Voyage sur la Basse-Côte-Nord - juillet  2003

 

     

 Carte Q S L  envoyée aux radio-amateurs qui nous ont contactés pendant notre séjour dans la zone 2

Lundi, 7 juillet

Ce matin grand départ pour la Basse-Côte-Nord.  Nous partons de notre chalet de Saint-Édouard-de-Frampton vers 7 h. 40 pour rejoindre Rosaire et Marthe sur l’autoroute 73.  Ce sont nos compagnons de voyage.  La température est chaude et ensoleillée.  Le chemin d’aujourd’hui sera long car nous devons atteindre Baie-Comeau ce soir.  Ce qui veut dire que nous devons parcourir près de 500 kilomètres.  Nous passons par Québec et nous prenons la route 138 qui nous fait longer la rive-nord du St-Laurent pour nous conduire jusqu’à Natashquan, le point ultime de notre voyage et la fin de la route.  Les paysages sont magnifiques et nous font constater la vaste étendue du territoire québécois.  Nous voyons au loin Le Parc des Grands Jardins.  Nous pique-niquons  à la Malbaie à l’heure du lunch.   La route est sinueuse et le  panorama des Laurentides avec celui du fleuve St-Laurent nous fait apprécier les beautés de la nature.  Nous prenons le traversier à Tadoussac pour franchir la rivière Saguenay.  Voir Photos. 

À ce niveau, la route 138 porte le nom de Route des baleines.  Nous traversons les localités de Bergeronnes, où nous pouvons y pratiquer le kayak de mer et Issipit, une communauté montagnaise de 250 habitants. Plus loin, c’est Longue-Rive, Ste-Anne-de-Portneuf, Forestville, Colombier etc.  Nous arrivons enfin à Baie-Comeau.  Il est 17 heures et nous logeons à l’auberge "Le Petit Château" dans de belles chambres spacieuses.  Il faut dire que notre ami Rosaire a tellement hâte de franchir le 50 ième parallèle.  Si vous connaissez ce hobby qu’est la radio-amateur, vous savez qu’au delà de cette latitude, c’est la zone 2, laquelle s’étend jusqu’au Pôle Nord.  Pourquoi cette zone est-elle prisée des radios-amateurs?  C’est parce qu’il y a peu d’amateurs résidant dans cette région et que les communications sont rares pour les collectionneurs de cartes QSL des quarante zones du monde.  Comme vous pouvez le constater, notre voyage dans cette partie du Québec a un double but :  le premier, c’est le tourisme et le second c’est pour que nos radios-amateurs de maris puissent faire des contacts radio.  Il faut dire que Rosaire a annoncé notre venue dans cette zone en utilisant le réseau Internet et que les amateurs du monde entier, férus de contacts avec des zones éloignées, en sont informés.  Nous franchirons donc cette zone demain au cours de la journée de demain.  Nous finissons cette première journée de voyage par un bon souper arrosé de vin.

 Mardi, 8 juillet

Aujourd’hui nous parcourons 234 kilomètres sous la pluie.  Les paysages sont toujours magnifiques.  Les petits villages s’échelonnent sur les rives du St-Laurent.  Nous remarquons de belles plages de sable fin toujours désertes.  La température de l’eau est aux alentours de 10 degrés celcius.  Nous traversons Franquelin, Godbout, puis nous arrêtons pour visiter le phare de Pointe-des-Monts.  Il fut érigé en 1829 et avait la double mission de guider les bateaux dans le Golfe St-Laurent et de recueillir les naufragés de la mer.  Ce phare de 8 étages était aussi la maison du gardien du phare.  Par la suite, on a construit une maison qui pouvait abriter les naufragés de la mer.  Cette dernière est devenue un bed and breakfast où on y offre plusieurs services et loisirs comme des excursions en mer pour y voir des phoques et des baleines, pêcher le saumon et faire de la plongée sous-marine.  Les guides font un excellent travail et les explications données sont très intéressantes.  Je laisse une adresse de courriel pour des informations :  pointe-des-monts@sympatico.ca   En après-midi, nous franchissons le 50 ième parallèle aux alentours de Port-Cartier.  Rosaire (VE2-GHZ) et Jacques (VE2-AZX) entrent enfin dans la zone 2.  Nous immortalisons le tout sur photos.  Nous atteignons Sept-Îles vers 16 heures en après-midi.  Les gars installent leurs équipements en prévision des contacts qui commencent vers 19 h. 50.  Vers 21 h. 50, 63 contacts radio ont été faits dont un provenant du Sierra Leone, un de Russie et un autre de Colombie.   L’Hôtel Sept-Îles, où nous logeons est dans la marina de l’endroit et offre un coup d’œil reposant et le clapotis des vagues ont tôt fait de nous endormir dans un sommeil profond.  Voir Photos.

 Mercredi, 9 juillet

Ça sent le RF (radio-fréquences) ce matin.  On se lève à 6 heures car on veut contacter des stations européennes avant le petit déjeuner et le départ pour Hâvre-St-Pierre.  La température est ensoleillée et fraîche.  Nous quittons Sept-Îles vers 9 heures pour arrêter à Magpie pour un pique-nique.  Voir Photos. 

 Nous rencontrons les gens du village dans lequel je fus monitrice de terrain de jeux à l’été 1965.  Le village est presque désert.  Il y reste deux enfants d’âge scolaire et la population du village est de 60 habitants seulement.  Le déclin de celui-ci s’est fait petit à petit.  L’école est fermée et l’église paroissiale n’est utilisée qu’à des funérailles de paroissiens.  Il n’y a plus de messe dominicale.  Nous poursuivons la route et nous arrivons à Havre-St-Pierre vers 15 h. 30.  En nous rendant à l’hôtel, on nous annonce que nous n’avons pas de réservation.  Que faire!  La réceptionniste nous offre son appartement pour deux nuits.  Nous occupons l’étage d’une maison résidentielle.  Nous faisons un tour de ville ( 3 700 habitants)  et allons réserver notre excursion de demain aux Iles Mingan.  Le souper est pris au restaurant de poissons et fruits de mer  Chez Julie.  C’est un délice! De retour à l’appartement nos conjoints recommencent leurs contacts radio.  Les gars font de l’interférence dans les télés et ils doivent se résigner à opérer dans la voiture et cela loin des résidences.  Les contacts sont nombreux (28); un du Portugal et un autre de Russie, ce qui réjouit nos radios-amateurs.

 Jeudi, 10 juillet

Après un copieux déjeuner, nous achetons nos billets pour la croisière pour les Îles de Mingan. Le soleil est au rendez-vous mais c’est frais.   La compagnie La Relève Jomphe Enr., avec son bateau La Relève II nous y amène.  Aimé Jomphe est notre guide.  Il nous parle de la fondation de Havre-St-Pierre et de son histoire.  Il nous fait remarquer les monolithes sur les différentes Îles.   Nous faisons un arrêt à l’Île Niapiskau où un guide nous attend.  Il faut dire que l’archipel de Mingan est un parc fédéral.  On y a aménagé des trottoirs de bois sur lesquels on doit circuler pour ne pas endommager la flore.  Le guide nous explique la géologie des lieux et nous fait observer des fossiles, des oiseaux marins.  Le socle aurait 6 millions d’années.  Nous continuons notre tour de bateau.  Nous avons droit à plusieurs grosses vagues qui nous secouent et qui m’inquiètent.  Cette croisière de 3 heures 30 nous fait comprendre un peu la vie des pêcheurs et leurs difficultés.                Voir Photos.  

De retour sur terre, nous visionnons un film sur les villages de la Côte.  Nous visitons la galerie du peintre Marcel Turbis sur la Promenade des Anciens.  Cet ex-directeur d’école à sa retraite vit maintenant de son art.  Après un souper aux fruits de mer, nos deux radios-amateurs sont retournés profiter de la zone 2 et faire 65 contacts radios dans le monde (Italie, Brésil, Argentine, Pologne, Espagne et plusieurs états américains).  De plus, il faut ajouter que ce matin, ils ont rencontré un radio-amateur  résident de Havre-St-Pierre, Pier-André, VE2 AGT.  

 Vendredi, 11 juillet

Par cette belle journée ensoleillée et fraîche, nous devons parcourir 155  kilomètres en direction de Natashquan, village natal du poète et chanteur Gilles Vigneault. C’est la fin de la route 138.  Nous faisons un arrêt à Baie Joan Beetz.  Ce village de 69 habitants fut jadis fondé par un québécois et des beaucerons en 1858.  Vers 1897 est arrivé au village un belge de 21 ans Joan Beetz, de noble famille et qui était en peine d’amour suite au décès de sa fiancée. Il avait rencontré un français qui lui avait conseillé de venir vivre à cet endroit.  Il a donc construit une grande maison et s’est marié l’année suivante avec une jeune fille de 14 ans.  Ils ont eu 11 enfants ensemble en plus d’avoir adopté les deux sœurs de l’épouse de Joan Beetz.  Vétérinaire et artiste, il se sentait utile à cet endroit en soignant les villageois.  Ceux-ci ne tardèrent pas à donner son nom au village.  C’était aussi un artiste-peintre.  Il a décoré sa maison de plusieurs peintures en y peignant sur les portes et les murs.  En 1917, il apprend que la grippe espagnole fait rage un peu partout en Europe et au Canada.  Il décide de mettre tout le village en quarantaine.  Ce qui veut dire que personne n’avait le droit d’entrer ou de sortir du village.  Ce fut le seul endroit qui fut préservé de ce fléau.  Vers 1930, il vend sa maison à Mme Fyfe de Philadelphie car il veut rejoindre ses enfants qui partent un à un pour se faire instruire à Québec. À cet endroit, il aurait oeuvré pour la fondation du jardin zoologique de Québec. On dit qu’à cette date il est ruiné et qu’il ne remettra plus les pieds au village.  Mme Fyfe vient pêcher tous les étés pendant trois mois et elle gâte les villageois en faisant des fêtes.  La maison Joan Beetz appartient maintenant à une pour pourvoirie.  Voir Photos.  

  Nous sommes repartis vers Aguanish et avons dîné sur le bord du fleuve.  Vers 13 h. 15, nous arrivons à Natashquan et nous visitons le village (310 habitants) en passant par l’église, le quai où les pêcheurs accostent avec leur cargaison de poissons et de fruits de mer.  Nous avons aussi visité la réserve montagnaise de Parent et nous avons soupé au restaurant John Débardeur.  Les maris sont retournés faire leurs contacts radio (19).  La soirée est fraîche accompagnée de moustiques.  Voir Photos.

 Samedi, 12 juillet

Journée pluvieuse!  Nous partons de notre auberge de Natashquan  « Le Port d’Attache » en direction de Rivière-au-Tonnerre.  Nous sommes frais et dispos après une nuit à dormir au son des vagues de la mer.  Notre chambre était propre et accueillante.  Cette petite auberge de 7 chambres est ouverte et remplie à l’année car pendant l’hiver il y a beaucoup de randonneurs en motoneiges qui viennent y loger.  Nous partons donc vers 8 h. 30 avec un arrêt à Havre-St-Pierre.  Tout au long du parcours nous revoyons le décor de tourbières avec ses arbres rabougris. Nous revoyons les petits villages d’Aguanish et de Baie Joan Beetz.  Cette Basse Côte Nord  porte bien son nom parce que les montagnes en sont absentes contrairement à la Haute Côte Nord où il y a Les Laurentides.  Nous traversons plusieurs rivières à saumon.  C’est le paradis du pêcheur.  Comme la pluie est abondante cela ne nous permet pas de nous arrêter et de pique-niquer comme nous le faisons presque tous les midis.  Nous arrivons enfin à Rivière-au-Tonnerre.  Après un léger dîner, nous visitons la boutique de souvenirs et nous achetons des confitures de plaquebières et de baies rouges, spécialités de la région.  Ensuite nous visitons l’église récemment rénovée.  Nous finissons par une exposition d’artisanat et de peinture, pendant que nos maris font encore de la radio; 23 contacts réalisés, surtout avec des pays de l’Europe. Nous parlons avec les gens du village de l’histoire de la Côte, des touristes qui viennent les visiter.  Nous bavardons avec une française qui a vécu toute sa vie à Montréal et qui est venue s’installer ici.  Elle fait de la peinture qui, ma foi, est  très intéressante.  Le soir, nous soupons au restaurant « Pepe ».  Nous nous régalons encore de bons poissons et de fruits de mer.  Tout est bien apprêté et délicieux.  Le service est impeccable.  Nous célébrons l’anniversaire de naissance de Marthe et le chef cuisinier, informé de la situation, vient avec sa guitare et nous entonnons  notre chant de Bonne fête.  Voir Photos. 

  Nous revenons à notre gîte Chez Marjo qui, en passant, a gagné le prix d’excellence pour son hôtellerie et cela pour les années 2001 et 2003.  Tout est propre et nous avons encore la mer comme décor.  Je laisse l’adresse Internet du gîte car il mérite d’être visité :  www.touriste.net/gitechezmarjo

 Dimanche, 13 juillet

Départ de Rivière-au-Tonnerre en direction de Port-Cartier.  Ce matin, nous laissons Marthe et Rosaire qui se rendent à Baie-Comeau pour traverser le fleuve St-Laurent par bateau jusqu’à Matane et revenir au bercail.  La température est pluvieuse et fraîche.  Nous faisons quand même un arrêt  aux Chutes Manitou et chaussons  nos souliers de marche.  Nous filons ensuite vers Moisie, cette rivière renommée pour la pêche au saumon.  La pluie ayant cessée, nous en profitons pour pique-niquer face à la mer.  Jacques prend une heure pour faire des contacts radio et moi je fais la sieste.  Nous poursuivons jusqu’à Port-Cartier.  Cette ville était, à l’origine, le site d’une coupe de bois, achetée par un Américain qui voulait du papier pour imprimer ses journaux.  Il en a fait la coupe pendant les années  1905 à 1959 et on appelait cet endroit Shelter Bay.  Une fois la coupe terminée, le territoire fut récupéré et appelé Port-Cartier.  Depuis, on a développé les mines de fer.  Celles-ci ont périclitées à la fin du siècle mais la ville a pu revivre grâce à l’arrivée d’un centre carcéral fédéral à sécurité maximum.  C’est ainsi qu’on a récupéré des emplois perdus et que la ville continue à vivre.  Nous avons ensuite pris notre souper dans un restaurant sympathique appelé Le Remous.  Nous sommes allés voir la pêche au saumon qui, chose curieuse, se passe dans la petite ville ( 7 070 habitants) traversée par la Rivière-aux-Rochers.  La chute est au cœur même de Port-Cartier. Nous avons dormi à l’hôtel Le Château.  Voir Photos.

 Lundi, 14 juillet

Après le petit déjeuner, nous prenons la direction du village Les Escoumins.  Nous devons parcourir 325 kilomètres.  La température est nuageuse.  Juste avant d’arriver à Baie-Comeau, nous nous arrêtons à un sentier du nom de Saint-Pancrase.  Nous grimpons pour atteindre le sommet et là, nous avons une vue imprenable sur la baie.  Voir Photos. 

  Nous continuons notre route et faisons un arrêt à Pointe-aux-Outardes qui nous offre encore un beau panorama.  Nous arrivons enfin aux Escoumins qui signifie qu’il y a beaucoup de petits fruits sauvages dans la région.  Ce village de 2110 personnes possède une magnifique baie bordée de sentiers pédestres.  Nous chaussons nos souliers de marche et parcourons le Sentier des Moulins.  Nous apprenons que ce petit village est la seule base de plongée sous-marine de tout l’Est du Canada où nous pouvons retrouver  autant de services sous un même toit.  Si vous faites de la plongée, il y a une équipe de plongeurs biologistes pour vous informer.  Nous prenons notre repas au resto Le Petit Régal.  Jacques fait quelques contacts radio et moi je rédige mon journal de bord.  Nous logeons au Manoir Bellevue.  C’est une maison vieille de 150 ans et qui possède 10 chambres.  Tout est propre et accueillant.

 Mardi, 15 juillet

Ce matin, dernière étape de notre voyage avant de retourner à notre chalet de Frampton.  La température est chaude et ensoleillée.  Nous faisons un crochet à l’Île-d’Orléans pour notre pique-nique du midi.  Nous achetons des fraises car nous considérons que ce sont les meilleures du Québec.  De retour à notre chalet nous prévoyons rester quelques jours avant de retourner à Brossard vendredi ou samedi. 

Nous avons bien apprécié notre séjour en Basse-Côte-Nord.  Partout où nous sommes allés, la cuisine y est une découverte.  Chose curieuse, le fast food n’a pas atteint cette région.  La cuisine est de poissons et de fruits de mer.  On y sert du pain de ménage.  C’est un endroit conseillé pour tous ceux qui aiment les grands espaces, les produits de la mer et qui aiment causer avec les gens du pays.

Quant aux communications par radio, l’expédition fut un succès avec plus de 200 contacts réalisés; la zone numéro 2 est très recherchée par les radioamateurs désireux de parler en direct avec les régions éloignées. Ce fut une belle expérience pour la diversité des pays rejoints, la vérification de l’efficacité des équipements utilisés, le choix des meilleures localisations pour les sites des opérations et enfin l’habilité des opérateurs; nos deux compères radio-amateurs en sont ressortis enchantés.

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